ROBERT Hubert
Paris 1733 – Id 1808
PAYSAGE AVEC UNE STATUE ANTIQUE, FEMMES ET CHIEN AU BORD D’UNE RIVIERE
H 240 mm x l : 320 mm
Pierre noire, lavis gris, réhaut de sanguine.
Cadre en bois doré, d’époque 18e siècle.
Cadre en bois doré, d’époque 18e siècle.
Hubert Robert, (22 mai 1733, Paris – 15 avril 1808, Paris) est un des principaux artistes français du xviiie siècle qui s’illustra notamment comme paysagiste, aquafortiste, dessinateur et à travers la peinture.
Le père de Hubert Robert, Nicol Robert, était au service de François Joseph de Choiseul, marquis de Stainville. Cette relation servit la carrière de Hubert Robert. Il fit, entre 1745 et 1751, des études classiques chez les jésuites au Collège de Navarre avec succès. Cependant on le voyait sans cesse, un crayon à la main, reproduire tous les objets qui le frappaient. L’un de ses professeurs, l’abbé Batteux, avait conservé un de ses dessins qui annonçait déjà les plus heureuses dispositions. Lorsque ses parents, qui le destinaient à l’état ecclésiastique, lui permirent enfin de suivre sa vocation pour la peinture, il étudia chez Michel-Ange Slodtz, qui lui enseigna la perspective et le dessin et le décida à se tourner vers la peinture. En 1754, il partit pour Rome, avec Étienne François de Choiseul (fils de l’employeur de son père), récemment nommé ambassadeur de France à Rome.
Hubert Robert passa onze ans à Rome, une période remarquablement longue pour un jeune homme sans poste officiel à l’Académie de France à Rome. Il rencontra les collectionneurs et les artistes (entre autres, Piranèse, qui eut une grande influence sur lui), et reproduisit les plus riches aspects et les plus précieux monuments de ce pays. Bien que n’ayant pas obtenu le Grand prix de peinture, il fut autorisé à se joindre aux pensionnaires du palais Mancini. Il y rencontra le jeune Jean Honoré Fragonard, et l’abbé de Saint-Non, un amateur distingué qui leur commanda, ainsi qu’au peintre et dessinateur Claude-Louis Châtelet, des dessins de villes italiennes, d’antiquités et d’œuvres d’art en vue de les publier. L’abbé de Saint-Non emmena Hubert Robert à Naples en avril 1760 pour visiter les fouilles de Pompéi, ce qui alimenta ses capricci (paysages imaginaires).
À son retour à Paris, en 1765, il rencontra un succès rapide parmi les hautes personnalités du royaume ainsi que l’élite artistique et intellectuelle. L’année suivante, il était agréé et reçu par l’Académie Royale, sur la présentation d’un tableau de ruines qui réunit tous les suffrages.
Ses talents lui procurèrent différentes places : nommé successivement dessinateur des Jardins du Roi, garde des tableaux du Roi, garde du Museum et conseiller à l’Académie, il fut chargé d’aménager certaines parties des résidences royales, telle que le hameau de la Reine à Trianon. Ce dernier s’inspire du hameau du parc d’Ermenonville, premier jardin anglais d’envergure sur le continent, à la conception duquel Robert participa en tant que conseiller artistique du marquis René de Girardin. Le parc de Méréville du marquis Jean-Joseph de Laborde est généralement considéré comme le parc où l’influence de Hubert Robert fut la plus importante.
Pendant la Révolution, il est arrêté en octobre 1793. Détenu à la prison Sainte-Pélagie et à la prison Saint-Lazare, il y a survécu en peignant sur des assiettes des scènes de vie carcérale. Ce fut lui qui dessina le portrait de Jean-Antoine Roucher que cet infortuné poète envoya la veille de sa mort à sa femme et à sa fille. La Révolution a également entraîné la destruction de certains des travaux de Robert. Robert a conçu les décors d’un théâtre d’environ 500 places dans l’Aile neuve, à l’emplacement de l’escalier Gabriel actuelle dans le Château de Versailles. Ce théâtre était destiné à servir de théâtre ordinaire de la cour, en remplacement du théâtre de la Cour des Princes, trop vétuste et trop petit. Le théâtre était construit à partir de l’été 1785 et inauguré début 1786. Il était détruit sous Louis-Philippe. Une aquarelle de la conception de Robert est dans les Archives Nationales à Paris.
Libéré, après dix mois de détention, à la chute de Robespierre, il retrouva ensuite une certaine notoriété et se vit chargé de la mise en place du nouveau Museum national dont il fut nommé, en 1800, conservateur. Il projeta la réunion des galeries du Louvre aux Tuileries, et reproduisit cette idée dans un tableau. Son imagination se transportant à des siècles plus reculés, il présenta dans un autre tableau les ruines de ce monument, où, au milieu des débris d’édifices et d’arcs renversés, l’Apollon du Belvédère, depuis rendu au musée du Vatican, était conservé tout entier, comme si le peintre avait voulu indiquer par-là que le temps n’avait pas d’empire sur ce chef-d’œuvre des arts.
D’un caractère doux et modeste, Hubert Robert connut une vie heureuse et paisible qu’il termina à l’âge de 73 ans, d’une apoplexie.
Durant les années passées en Italie, il a accumulé dessins et croquis de paysages en ruines, d’où son surnom de « Robert des ruines ». Ses peintures montrent des interprétations poétiques de paysages, des vues de Rome, de Paris, et d’Île-de-France. Il a peint également des fantaisies, par exemple la grande galerie du Louvre en ruines. Il fit aussi des croquis d’après nature (et des tableaux en atelier) de l’incendie de l’Hôtel Dieu (en 1772), et de la démolition du pont Notre-Dame. Il exposait régulièrement aux Salons du Louvre, et aimait travailler pour les collectionneurs et les aristocrates.
Le musée de Valence, le musée du Louvre et l’Ermitage à Saint-Pétersbourg conservent une importante collection de dessins et de peintures d’Hubert Robert.
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