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GUIGUET François Joseph - TÊTE D’ENFANT

TÊTE D’ENFANT

François Joseph GUIGUET,

École lyonnaise

Corbelin 1860 – id 1937

TÊTE D’ENFANT

H : 225 mm x L : 208 mm

Crayon sanguine, signé : «Guiguet».

Fils de Joseph Guiguet, menuisier, et de Marie Garnier son épouse, il est le 5e d’une famille de 12 enfants. Il fait ses études primaires à l’école communale. Son père lui apprend la menuiserie, métier auquel il le destine. Sa vocation artistique s’affirme très tôt : ses années de jeunesse, essentiellement rurales, voient l’éveil de son gout pour le dessin sans que son entourage y fasse obstacle.
En 1876, un jour de visite, le docteur Gauthier, qui est le médecin de la famille, est surpris par la qualité des dessins de ce jeune homme de 16 ans. Il conseille alors à ses parents de demander l’avis du peintre Auguste Ravier (1814-1895) qui réside à Morestel, un village voisin. Cet ancien ami de Corot (1796-1875), artiste solitaire, un peu misanthrope, vit retiré dans sa grande maison de pierre au sommet du village. Contemporain des peintres de l’Ecole de Barbizon (Rousseau, Millet, Diaz, Daubigny, Dupré) qu’il connut et fréquenta, disciple de Corot qui lui apprit en mettre en place son motif, Ravier applique en Dauphiné la conception pathétique et lyrique propre à la sensibilité néo-romantique. À la suite de Delacroix, des peintres aquarellistes anglais Turner (1775-1851), Constable (1776-1837), et de Gustave Moreau (1829-1898), il recherche des effets de lumière dont la manifestation la plus spectaculaire est le coucher de soleil, un thème qu’il peindra constamment à la fin de sa vie. Une mélancolie certaine se dégage de ses paysages de solitude, éclairés par un dernier soleil.
Ravier a 62 ans. Aussitôt il reconnaît dans les œuvres du jeune Guiguet un sûr talent. Pendant 3 ans il donnera à son jeune disciple, de précieux conseils : l’emploi et l’usage de la variété des outils du dessin, le respect des valeurs, l’usage et l’avantage du pastel pour obtenir des notations rapides et lumineuses, la pratique de la peinture à l’huile, etc. Cette formation particulière va permettre à Guiguet d’arriver « tout armé » à l’École des Beaux-Arts de Lyon.
En 1879, sur la recommandation de Ravier, Guiguet entre dans la classe de Michel Dumas (1812-1885) où il a été nommé professeur l’année précédente. Cet ancien élève d’Ingres, avec lequel il a séjourné plus de 16 ans en Italie, est un fidèle gardien de la tradition artistique de son maître. Spécialiste des sujets religieux et des grandes décorations murales des églises, il confirme Guiguet dans son gout et dans la nécessité du pur dessin, en même temps qu’il lui enseigne l’organisation du travail de la peinture décorative classique.
Soutenu par Édouard Aynard, directeur de la Commission d’Administration des Musées et par Antonin Dubost, député de l’Isère, Guiguet monte à Paris pour achever ses études à l’École des Beaux-Arts. Il est reçu dans l’atelier d’Alexandre Cabanel (1823-1889) qui a été Prix de Rome en 1845.
François Guiguet, qui a reçu les conseils du paysagiste Auguste Ravier, s’est aussi lié d’amitié avec Puvis de Chavannes, Degas mais aussi Luigi Chialiva qui lui a révélé les techniques des anciens maîtres. Fort de ses rencontres et soutiens, de son amitié avec Félix Thiollier, il s’est forgé une personnalité qui permet de reconnaître ses œuvres à sa note particulière.
Il débute au Salon en 1885 avec Le Retour du jeune Tobie.
François Guiguet, peintre intimiste et portraitiste, s’est fait une spécialité de la représentation de l’enfance, de la femme, du regard et de la vie. Dans sa maison natale, où il est revenu régulièrement, il a trouvé une source d’inspiration.
En 1880, Guiguet obtient la Médaille d’Or de dessin, section portrait, puis en 1882, le Grand Prix de Paris.
Le musée municipal François Guiguet à Corbelin, fruit d’une donation de Louis Guiguet, constituée de 78 huiles, 13 aquarelles et plus de 3500 dessins de l’artiste, est inauguré le 1er juillet 1989 et fermé en 2011.



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